Le projet PICTUrS (anciennement Pycasso) est un programme transfrontalier porté par le Pôle Avenia. Son objectif est de "décarboner l’industrie" en capturant la totalité de ses émissions carbone et... en les enterrant dans nos sols, à Lacq. Ce projet mettra en péril non seulement la sécurité des habitants, mais aussi de nombreux emplois dans les industries du bassin. Les 10 et 11 octobre 2024, le forum ICM (Industrial Carbon Management), faisant notamment la promotion de cette aberration écologique, est organisé à Pau.

 

Depuis le bassin de Lacq, entre Orthez et Pau, la contestation est unanime : élus locaux, entreprises et salariés rejettent d’une même voix le projet d’enfouissement de dioxyde de carbone (CO2) dans le sous-sol du territoire. Explications.

 

Le combat d'un territoire face à un non-sens écologique et économique

PICTUrS est porté par un consortium franco-espagnol réunissant entre autres le gestionnaire du réseau de gaz Teréga, le pétrolier espagnol Repsol, le cimentier Lafarge, ou encore l’aciériste Arcelor-Mittal.

 

➡️ Leur objectif : capturer du CO2 émis par des industries polluantes du nord de l’Espagne et du sud de la France, puis l’acheminer jusqu’au bassin de Lacq pour le stocker sous terre, dans des puits de gaz.

 

🚨 Coûteuse en énergie, risquée, cette technologie à l’efficacité non avérée exposerait la population à des dangers naturels et technologiques non maîtrisés. Son implantation à Lacq pourrait de surcroit entraîner la disparition de tout un tissu d’entreprises, de savoir-faire et d’innovations, aux 8 000 emplois. Une aberration écologique, sociale et économique, conçue sans aucune concertation avec le territoire concerné.

 

 

De l’écoblanchiment ?

Fortement consommateur d’énergie pour capter et transporter le CO2, ce type de stockage fait débat jusque dans la sphère scientifique. Au final, les quantités prévues pour être enfouies ici (entre 1 et 5 millions de tonnes par an) ne seraient qu’une goutte d’eau face aux dizaines de millions de tonnes rejetées par les industries régionales visées. Mais surtout, cette technologie n’est prévue que pour injecter du CO2 dans des gisements de gaz déplétés, c’est-à-dire épuisés. Or ce n’est pas le cas à Lacq ! Son gisement de gaz naturel est toujours en exploitation et tend à se regonfler.

 

Des risques naturels et technologiques

L’injection souterraine de CO2, à très fortes pressions, augmente le risque de microséismes. Naturellement fracturé, le sous-sol du piémont pyrénéen ne peut pas garantir que le gaz injecté restera bien sur place : des tests effectués un peu plus loin dans la région entre 2010 et 2013 l’ont déjà montré ! Concrètement, même si le CO2 est injecté dans un ancien puits, rien n’assure qu’il ne se propagera pas dans un puits voisin en exploitation, car tous sont interconnectés. Cela signerait alors la fin de l’exploitation du gaz à tout jamais, et de tout l’écosystème économique du bassin de Lacq.

 

8 000 emplois menacés

Pour bien comprendre le fonctionnement du bassin, remontons à 2013. Face à la diminution des réserves, l’exploitation commerciale de gaz naturel est alors arrêtée. Mais une production minimale est maintenue, permettant l’activité d’industries nouvelles de chimie fine, à l’image d’Arkema, leader mondial de la chimie du soufre. Cette production est couverte par des contrats d’exploitation allant jusqu’en 2043. Car elle est le socle sur lequel s’appuie toute l’activité industrielle du bassin de Lacq, aujourd’hui reconnu sur la scène européenne en matière d’innovations bas-carbone. L’État, la région Nouvelle-Aquitaine et la communauté de communes de Lacq-Orthez ont d’ailleurs fortement soutenu son développement.


70 ans après la découverte de son gisement de gaz, qui a contribué à l’indépendance énergétique française, il a su regagner depuis dix ans sa position d’excellence, en misant sur la transition écologique et énergétique. Ici se développent des solutions pour éviter les produits phytosanitaires, remplacer les énergies fossiles, construire des matériaux innovants, recyclables et biosourcés. Ici, la décarbonation a déjà lieu, elle crée de l’emploi et répond aux défis de notre société.

 

Lacq doit rester ce réservoir de projets.

Il ne doit pas être sacrifié au service de géants industriels qui peuvent, et doivent, trouver d’autres solutions pour éviter, réduire et valoriser autrement leurs émissions polluantes.

Non au stockage de carbone sous nos pieds !

 

Le bassin industriel de Lacq c'est...

  • plateformes de pointe ;
  • 15 laboratoires et 300 chercheurs ;
  • 8 000 emplois ;
  • 2 130 GWh d’énergies renouvelables produites en moyenne chaque année : l’équivalent de la consommation résidentielle de près d’1 million de Français !